Mardi 14 mars à 18H30
Archives départementales - ABD Gaston Defferre, Marseille (13)
Conférencière : Martine Vasselin, Maître de conférences en histoire de l'art, Aix-Marseille Université
Avec Lise Viricel, soprano et Jean-Marc Aymes, clavecin
De ses Sacrae Cantiunculae composées à 15 ans et éditées à Venise en 1582 à sa Selva morale e spirituale publiée en 1640, Claudio Monteverdi a traduit dans sa musique religieuse toutes les émotions, des plus suaves aux plus brûlantes, suscitées par l'amour divin, dans le contexte d'une culture de la Réforme catholique où sont célébrées les figures de Marie, de Madeleine ou de Thérèse d'Avila, canonisée en 1622, après avoir été l'objet de défiances, de calomnies et de procès de l'Inquisition. C'est dire que l'intensité de l'amour divin a pu paraître bien proche de l'amour humain, que Monteverdi a parallèlement décliné dans ses recueils de madrigaux, de 1587 à 1638, et dans ses opéras, amour douloureux d'Ariane abandonnée, amour fidèle de Pénélope, amour couronné de Poppée, amour avoué en mourant de Clorinde. Durant ce même temps, les peintres, de Titien à Guido Reni, adoptent également un langage visuel et expressif commun et bien ambivalent pour leurs fables et figures de l'amour sacré comme de l'amour profane. Et les auteurs littéraires, du néo-platonicien Marsile Ficin à la carmélite Thérèse d'Avila, tentent de trouver, de démontrer la possibilité d'un « Chemin de perfection » vers Dieu, qui mène au salut sans rien perdre de cette viva fiamma de l'amour, si profondément humaine et sensible, aux plaisirs et douleurs indissolublement liés.
Durée 1 heure
> Entrée libre sur réservation auprès des ABD Gaston Defferre. Tél. : 04 13 31 82 00.
Martine Vasselin
Formée à l'École normale supérieure de Sèvres, à l'École du Louvre, agrégée de lettres, Martine Vasselin a été chargée de mission du musée du Louvre, docteur et habilitée à diriger les recherches en histoire de l'art ; elle a également enseigné dans les universités de Lille et d'Aix-Marseille.